Protégeons la Terre


   Juil 01

Emission de Co2


Emission de Co2

Co2, ennemi de notre planète

Depuis la découverte du feu, l’énergie assure le développement de l’humanité. Mais l’utilisation des énergies fossiles, depuis le début de l’ère industrielle, menace l’équilibre climatique de la planète. Non sans conséquences…

L’énergie, c’est la vie ! Incontournable dans l’industrie, les transports et l’habitat, elle réchauffe notre nourriture, nous éclaire, nous permet de produire et de travailler. Mieux encore, elle améliore nos conditions de vie. Dès les débuts de son histoire, l’Homme a subvenu à ses nombreux besoins par une maîtrise croissante de l’énergie. Les énergies issues de l’exploitation du sous-sol lui deviennent rapidement indispensables. À commencer, au XVIIIe siècle, par le charbon, qui jouera un rôle capital dans le lancement de la révolution industrielle. Au siècle suivant, c’est l’exploitation du pétrole qui révolutionne à son tour la vie quotidienne.

Le gaz naturel, puis l’uranium pour produire l’énergie nucléaire, marquent quant à eux le XXe siècle. Peu à peu, l’éclairage se généralise, les moyens de transport se diversifient, la production industrielle s’accroît. En un mot, l’énergie devient synonyme de bien-être, de confort.

La concentration excessive de CO2 modifie l’atmosphère. Revers de la médaille, l’exploitation des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel) provoque l’émission de gaz à effet de serre (voir encadré). Et plus particulièrement de dioxyde de carbone

(CO2). La raison ? Par leur nature même, ces ressources sont riches en carbone (C). Lors de leur combustion, en présence d’oxygène (O2), les énergies fossiles libèrent ce carbone sous forme de CO2. L’atmosphère terrestre s’en trouve chamboulée.

Du jamais vu en 650.000 ans !

L’irruption de CO2 due aux activités humaines est à la fois massive et subite : en l’espace de trois siècles, l’humanité est en train d’émettre dans l’atmosphère le carbone emmagasiné dans le sous-sol de la Terre depuis… des millions d’années.

La concentration de CO2 a augmenté de 35% depuis 1750. Du jamais vu en… 650000 ans! Conséquence: la concentration excessive de CO2, présent naturellement dans l’atmosphère en faibles quantités, modifie l’équilibre naturel de la composition chimique de l’atmosphère. Et le climat se réchauffe…

Quand l’effet de serre augmente, les températures aussi…

Le principe

L’écran qui retient la chaleur se densifie. Celle-ci est prise au piège. Du coup, le thermomètre s’emballe…

L’effet de serre est absolument indispensable à la vie sur Terre. En effet, la planète reçoit l’essentiel de son énergie des rayonnements solaires. Une part de cette énergie est directement absorbée. Une autre, réfléchie par la surface terrestre, est renvoyée sous la forme d’un rayonnement infrarouge vers l’espace.

Grâce aux gaz à effet de serre présents naturellement dans l’atmosphère (principalement la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone et le méthane), la chaleur du soleil est partiellement retenue et contribue à maintenir une température moyenne de15 °Cpropice à la vie sur Terre.

Mais du fait des activités humaines, les concentrations de dioxyde de carbone (combustion des énergies fossiles) et de méthane (élevage des ruminants, rizières, etc.) ne cessent d’augmenter.

En cause : la consommation d’énergie, mais aussi la déforestation et l’agriculture. Et la durée de vie de ces gaz dans l’atmosphère est très longue, contrairement à celle de la vapeur d’eau.

Résultat : l’écran qui retient la chaleur se densifie. Celle-ci est prise au piège. Comme dans une voiture en plein soleil, toutes vitres fermées, la température de la planète augmente. Pour arrêter ce processus, il est urgent d’agir !!!

Emissions de Co2 : une prise de conscience mondiale

La priorité est de stabiliser, puis de réduire au plus vite les émissions.

Les scénarios catastrophe ne sont pas de mise ! La communauté internationale s’est mobilisée pour trouver et mettre en œuvre des solutions. La marche à suivre ? Réduire au plus vite les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle du globe. C’est pour établir concrètement de premiers objectifs que le Protocole de Kyoto a été négocié en 1997 et que les échanges internationaux se multiplient sur le sujet.

Les signataires du Protocole, dont tous les États membres de l’Union européenne (UE), s’engagent à une réduction de leurs émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre.

 

Le protocole de Kyoto est entré en vigueur le 16 février 2005, plus de sept ans après son adoption. Entre 2008 et 2012, les 37 pays les plus industrialisés qui y ont adhéré doivent collectivement réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) de 5 % par rapport à leurs émissions de 1990. La contribution du Canada a été fixée à 6 % d’ici 2010.

C’est la ratification du protocole parla Russie, en novembre 2004, qui a permis de réunir les conditions nécessaires à son entrée en vigueur 90 jours plus tard: ratification par 55 pays représentant 55 % des émissions totales de GES en 1990. Aujourd’hui, le protocole compte 141 pays adhérents.

Parmi les signataires du protocole, seuls l’Australie, la Croatie, les États-Unis, le Kazakhstan, Monaco et la Zambiene l’ont pas ratifié.

Il existe déjà des disparités importantes entre les pays adhérents quant à l’atteinte de leurs objectifs de réduction de GES. Ainsi, entre 1999 et 2001, les 15 pays de l’Union européenne ont réduit leurs émissions annuelles de GES par rapport au niveau de 1990, alors que celles du Canada sont aujourd’hui 20 % plus élevées qu’en 1990.

Malgré les efforts importants que doivent consentir les nations industrialisées, de nombreux scientifiques considèrent que le protocole de Kyoto est nettement insuffisant pour ralentir le réchauffement du climat.

Objectif : une réduction globale de 5,5 % d’ici à 2012 (et même de 8% pour l’UE, qui veut être leader dans cet effort) par rapport à 1990. Une manière de relever le double défi du XXIe siècle : celui d’assurer le développement de 9 milliards de Terriens, tout en garantissant la qualité de leur environnement. Il reste cependant à trouver les conditions d’un futur accord international entre tous les pays pour l’après-2012. Afin de relever le défi qui est devant nous, tous les pays devront s’engager.

Réchauffement climatique: comment l’expliquer aux enfants?

Pour sensibiliser vos enfants à l’impact de l’Homme sur l’environnement, partez d’un exemple tiré de leur vie quotidienne. Expliquez-leur que chaque activité humaine, comme la fabrication de jouets ou de papier pour les cahiers, a des répercussions sur la planète. Vous pouvez leur dire que les gaz des pots d’échappement et les fumées des usines font grimper la température. Et souligner que certaines centrales qui produisent l’électricité à partir de charbon ou d’hydrocarbures contribuent, elles aussi, à ce réchauffement. D’où l’importance de ne pas gaspiller : même un enfant peut apprendre à éteindre la lumière de sa chambre, économiser le papier et manger des fruits de saison.

 

 

L’ONU de l’environnement?

Transformer l’actuel programme des Nations unies pour l’environnement “en une véritable organisation internationale à vocation universelle”, c’est le souhait exprimé par l’Appel de Paris lors dela Conférencepour une gouvernance écologique mondiale qui s’est tenue en

février 2007. Quel rôle pour cette ONU de l’environnement? Évaluer les dommages écologiques et promouvoir les activités respectueuses de l’environnement. Une initiative mondiale qui doit encore convaincre quelques pays sceptiques…

Emissions de Co2, le rôle de chaque secteur

Les gaz à effet de serre émis par les activités humaines sont bien la cause du réchauffement climatique. Les émissions de CO2 représentent environ 70% de ces gaz. En France, le volume de ces émissions reste relativement stable, mais la contribution des différents secteurs d’activité est très variable. Revue de détail.

Importante dérive des secteurs « transports » et « Bâtiments »

Le secteur des transports, qui représente 21 % des émissions de gaz à effet de serre, connaît le plus fort dérapage entre 1990 et 2004 avec une augmentation de 23 %. En cause : les transports routiers, essentiellement. Et la progression continue du trafic routier rend d’autant plus inquiétante la situation.

Sans oublier le rôle des avions, de plus en plus pointés du doigt, malgré la part encore faible de leurs émissions. Outre le CO2, le secteur des transports est également la cause d’émissions d’oxydes nitreux et de HFC, utilisés pour la climatisation.

Les bâtiments, qu’ils soient résidentiels ou tertiaires, sont à l’origine de 20 % des émissions de gaz à effet de serre en France. La part de ce secteur a par ailleurs enregistré une forte croissance de 14% entre 1990 et 2004. Les émissions liées aux bâtiments proviennent non pas tant de leur construction que de leur utilisation, notamment pour le chauffage, la production d’eau chaude, la climatisation. Les besoins quotidiens en énergie pour l’habitat et les bureaux sont énormes. Depuis 2002, leur part dans les émissions de CO2 tend malgré tout à la stabilisation.

 

Des émissions bien contrôlées pour l’industrie et l’énergie

Depuis 1990, le secteur industriel a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 21%. Pour autant, le rôle des industriels reste primordial dans la mise au point de procédés qui permettront de limiter encore les émissions de CO2.

Avec 10 % des émissions, le secteur de la production d’énergie est celui qui émet en France le moins de gaz à effet de serre. Tout d’abord, avec moins de 10 % des émissions de CO2, le secteur électrique émet beaucoup moins en France que dans les grands pays développés, grâce au nucléaire et à l’hydraulique. Ensuite, grâce à la modernisation de leurs procédés et à l’introduction de techniques propres (chauffage par induction, “aciéries électriques”, etc.), les industriels ont fait des progrès importants. Avec une production d’électricité six fois moins émettrice de CO2 que la moyenne européenne,la Franceest l’un des rares pays en voie de respecter les engagements pris à Kyoto.

 

 

L’agriculture: en forte baisse

L’agriculture occupe certes la première place avec 28 % des émissions de gaz à effet de serre, notamment du fait des machines agricoles qui y jouent un rôle non négligeable, sans oublier les émissions de méthane produit par les ruminants. Toutefois, ces émissions enregistrent une forte baisse, évaluée à 9% entre 1990 et 2004.

6,3 tonnes : c’est la quantité de CO2 émise en moyenne, chaque année, par un Français au travers de toutes ses consommations énergétiques. Un chiffre peu élevé grâce au choix du nucléaire. Les émissions de carbone s’élèvent en moyenne à 8,5 t par habitant en Europe, à 10,1 t en Allemagne et à 19,7 t aux États-Unis.

L’action en faveur du climat: qui fait quoi?

Émise à Paris ou à Shanghai, chaque tonne de CO2 produite contribue de la même façon au réchauffement climatique. Des engagements internationaux aux initiatives individuelles, l’action de chacun compte!

Dorénavant, chacun reconnaît que les comportements au quotidien doivent être modifiés. Et pour que l’acte individuel ne s’apparente pas à une goutte d’eau dans l’océan, l’ensemble des acteurs de la société doit s’impliquer. Chacun à sa manière, mais tous avec le même objectif : limiter les émissions de CO2 et protéger la planète. Le Plan climat propose à ce titre un inventaire des actions possibles dans tous les domaines et pour tous les acteurs de la société.

L’ensemble des acteurs de la société doit s’impliquer.

Etat et industrie en première ligne

L’État, d’abord, qui fixe les grandes lignes de la politique énergétique. Prenant en compte des initiatives internationales et européennes, ainsi que ses propres ambitions, des objectifs nationaux très précis ont été définis par la loi de programme du 13 juillet 2005.

Parmi les principales orientations: une division par quatre des émissions de CO2 d’ici à 2050, et une production de 10 % des besoins énergétiques à partir d’énergies renouvelables d’ici à 2010.

Pour mettre en œuvre ces objectifs, deux principaux dispositifs sont mis en place à l’échelle du pays.

Le plan national d’affectation des quotas d’émissions de CO2 (PNAQ), établi en application d’une directive européenne, s’adresse aux entreprises. Un système de quotas d’émissions de CO2 échangeables et négociables incite les aciéries, centrales thermiques, papeteries et autres industries à limiter leurs rejets de gaz à effet de serre. Mais ce PNAQ ne concerne au final que 27 % des émissions de CO2 françaises. C’est dire combien l’effort de réduction doit être élargi.

Les collectivités locales et les citoyens se mobilisent

Pour les collectivités locales, c’est surtout l’Agenda 21 (programme d’actions pour le XXIe siècle) qui incite aux initiatives favorables à la préservation de l’environnement. Dans le cadre de cette dynamique mondiale, les collectivités territoriales sont invitées à mettre en place des “agendas21”locaux en concertation avec les habitants, les associations et les entreprises. La concertation entre les élus et la population a déjà permis l’apparition de nombreux programmes d’action un peu partout en France.

Citoyens, élus et dirigeants d’entreprise : autant de maillons d’une chaîne de coopération qui chaque jour se consolide davantage.

Aménagement du territoire et énergie: un lien étroit

À quoi doit ressembler la ville de demain? Quelle place pour les transports?

La maison est-elle plus respectueuse de l’environnement que l’immeuble? Parler de l’énergie de demain, c’est également poser la question de l’aménagement du territoire.

La ville de l’avenir

Premier élément à retenir : un habitat concentré représente un point positif pour l’environnement.

Car il permet de développer l’usage des transports en commun auprès du plus grand nombre et limite ainsi le recours aux voitures individuelles. Les constructions dites “verticales” (immeubles, tours, etc.) sont également intéressantes. Souvent jugées négativement en France, elles proposent pourtant une occupation des sols réduite (laissant ainsi place aux aménagements d’espaces verts) et vont dans le sens d’un regroupement de l’habitat. Bien aménagée et organisée, la ville a donc de l’avenir !

 

Le défi de la maison individuelle

Cela veut-il dire que la maison individuelle, le rêve de nombreuses familles, ne doit pas se développer par respect pour l’environnement?

Pas du tout ! Ce type de résidence devra surtout intégrer des équipements et des aménagements adéquats afin de maîtriser la consommation d’énergie et les émissions de CO2 (lire notre chapitre III,

“Ma maison”). L’avenir de la maison passe par cette évolution pour concilier protection de l’environnement et qualité de vie.

Transports

Automobile: une étiquette à regarder le près

Acheter sa voiture est aussi une occasion de s’interroger sur l’environnement. Une étiquette énergie indique pour chaque véhicule ses émissions de CO2. Un moyen simple d’agir!

Plus de trains: moins de Co2

Pour le transport des citoyens et des marchandises, le train a de sérieux atouts. Son principal avantage : pour un même trajet, il émet beaucoup moins de CO2 que la voiture et l’avion. Un exemple? Pour une personne qui effectue un trajet Paris-Toulouse, l’avion émet entre 100 et 180kg de CO2, la voiture 90kg et le train seulement…5 kg! En fait, 77 % de l’énergie consommée par les trains proviennent de l’électricité produite majoritairement par le nucléaire et ne génèrent donc pas de CO2. Dans certains cas, l’usage de la voiture et de l’avion est incontournable. Mais, à n’en pas douter, le train a une carte à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique!