Les réserves d’énergies fossilesLes réserves d’énergies fossiles : Voyons maintenant plus en détail les zones de production et les principaux pays consommateurs d’énergies fossiles dans le monde, et comment leur consommation évolue depuis 1990. L’année 1990 n’est pas choisie au hasard : il s’agit de l’année de référence des objectifs du protocole de Kyoto. Le pétrole
La consommation de pétrole dans le monde par zone géographique (2005) La production de pétrole dans le monde par zone géographique Les principaux pays consommateurs sont, sans surprise, les pays développés d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie. Champions de la consommation de pétrole : les Etats-Unis. Avec un peu moins de 5 % de la population mondiale, ils consomment le quart du pétrole produit chaque année. Et leur consommation ne ralentit pas : + 22 % en 15 ans depuis 1990, un petit peu moins que la moyenne mondiale. En Asie, c’est l’explosion de la consommation. La Chine a quasiment doublé la sienne en 15 ans, et elle ne s’arrêtera pas là. Durant cette période, la consommation de l’ensemble de la zone Asie-Pacifique a dépassé celle de la zone Amérique du Nord. Avec + 73 % d’augmentation en moyenne en 15 ans, l’Asie fait figure de nouvel ogre pétrolier. Mais qui pourrait blâmer ces pays en développement de vouloir offrir à leurs populations le même confort que celui des pays riches ? Jusqu’à aujourd’hui, l’augmentation de la consommation de pétrole a pu être compensée par une augmentation équivalente de la production. Même si des tensions commencent à apparaître, comme l’a montré la hausse du prix du brut en 2004/2005, hausse qui a connu un nouvel élan en 2007. Les pays qui ont fourni le plus gros effort dans le domaine de la production depuis dix ans ne sont pas ceux de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole). Il y a deux raisons principales à cela : En 1982, à la suite d’un contre-choc pétrolier très violent, les prix du pétrole ont fortement baissé. L’OPEP a décidé cette année-là de mettre en place sa politique de quotas, c’est-à-dire d’attribuer à chacun de ses membres un volume de production de brut à ne pas dépasser. Cela dans le but de contrôler la production et donc les prix et de préserver ses réserves pour les générations futures. Cette politique a été dans l’ensemble efficace. Elle a permis à l’OPEP de moins puiser dans ses réserves que les pays non-OPEP, tout en maintenant une relative stabilité des prix. Certains pays de l’OPEP, notamment ceux de la péninsule Arabique et l’Irak, possèdent des réserves très importantes. Mais leurs capacités de production ont relativement peu évolué depuis au moins vingt ans. Elles ont même diminué en Irak du fait de l’embargo qui a suivi la première guerre du Golfe en 1991 et de l’invasion du pays en 2003. Pour les augmenter, il faudrait des investissements très lourds qui, pour l’instant, n’ont pas été engagés. A l’inverse, l’exploration et le développement de nouveaux gisements ont fortement progressé dans plusieurs zones non-OPEP (autour de la mer Caspienne, dans les grands fonds atlantiques au Brésil et en Angola, …). Cependant, l’Angola a rejoint l’OPEP en 2007 et on peut s’attendre à un net ralentissement de l’accélération de sa production du fait que la politique des quotas va lui être appliquée. D’autres pays, membres de l’OPEP (Indonésie) ou pas (Etats-Unis, Norvège, Royaume-Uni, Egypte) ont vu leur production baisser sur les dix dernières années ou vers la fin des années 1990. Pour eux, on a affaire à un problème de déclin des réserves : ces pays ont probablement atteint un pic de production (1970 aux Etats-Unis, 1996 en Indonésie et en Egypte, 1999 au Royaume-Uni et 2001 en Norvège) qu’ils ne pourront plus jamais dépasser. Leur production va peu à peu décroître dans les années à venir. Ces pays ont sans doute atteint leur pic de Hubbert local. Le gaz naturelQui sont les principaux consommateurs de gaz dans le monde ?
Les réserves de gaz naturel dans le monde par zone géographique (au 01/01/2006)
Production de gaz dans lemonde Le charbonDepuis trente ans, le charbon représente un bon tiers de la consommation d’énergie primaire mondiale.
Pour la plupart de ces pays, les chiffres de production et de consommation sont relativement proches (sauf pour l’Australie, exportatrice importante). Cette remarque est aussi valable au niveau des continents. Certains pays sont légèrement exportateurs de charbon, d’autres légèrement importateurs. Par rapport au pétrole, au gaz et à l’uranium, le charbon fait donc beaucoup moins l’objet d’un commerce international. Bien sûr, il est quand même transporté à l’intérieur même des pays producteurs, des lieux de production vers les centrales électriques ou les chaudières industrielles où il est utilisé. Observons l’évolution de la consommation sur 15 ans depuis 1990, année de référence du protocole de Kyoto. Il y a les « bons élèves », les pays qui ont réduit leur consommation de charbon, l’énergie fossile la plus polluante en termes de dégagements de CO2. Ce sont principalement des pays européens, qui ont fait un effort pour réduire leur consommation et des pays de la CEI frappés par une grave crise économique au milieu des années 90. Les « mauvais élèves » sont les pays non signataires du protocole de Kyoto. Pour eux, la croissance économique s’embarrasse moins de considérations écologiques. Ces pays toujours plus gros consommateurs sont des pays développés ou émergents d’Asie, les Etats-Unis et l’Australie. Consommation de charbon (houille + lignite) en millions de tonnes. La production de charbon dans le monde par pays (2005)
Production de charbon (houille + lignite) en millions de tonnes. Les réserves d’énergies fossiles s’épuisent peu à peu partout dans le monde. |